C’est l’une des photos les plus célèbres de l’histoire. “Lunch atop a Skyscraper”, “Déjeuner en haut d’un gratte-ciel” en français, a intrigué, charmé et soulevé de nombreuses questions. Prise en 1932 à New York, à 69 étages au-dessus de Central Park, elle continue, encore aujourd’hui, de faire rêver le monde.
Une photo pas si naturelle ?
Si l’on en sait un peu plus sur cette photo mythique, comme le contexte dans lequel elle a été prise et l’identité de certains ouvriers qui y figurent, le mystère qui l’entoure reste tout de même entier.
Le photographe serait Charles Clyde Ebbets mais jusqu’en 2003, il n’a pas été reconnu comme étant l’auteur de l’œuvre. Deux autres photographes, William Leftwich et Thomas Kelley, étaient présents pour ce shoot organisé dans le cadre d’une campagne publicitaire.
Le cliché est donc moins spontané qu’il n’y paraît. Toutefois, les figurants sont réellement des ouvriers immigrés ayant participé à la construction de l’Amérique au péril de leurs vies.
En quête d’indices
Admirée, reprise, détournée, “Déjeuner en haut d’un gratte-ciel” suscite encore l’imagination et fait couler beaucoup d’encre.
L’œuvre est tellement fascinante qu’elle a poussé les frères cinéastes irlandais Sean et Eamonn Ó Cualáin à mener une enquête sur le passé et les descendants de ces courageux travailleurs.
Leur aventure les emmène de Shanaglish, situé à l’Ouest de l’Irlande, jusqu’en Pennsylvanie mais la fameuse photographie refuse de dévoiler ses secrets aussi aisément.
Devant le manque de renseignements sûrs, les deux frères décident finalement de relater dans un documentaire, intitulé “Men at Lunch”, l’histoire plus globale qui se cache derrière le travail de ces hommes pour le pays de l’Oncle Sam.
Le public, lui aussi avide d’informations, accueille le film avec chaleur et curiosité.
Le déjeuner du bonheur
L’aspect le plus marquant dans cette photo, c’est probablement le calme et la bonne humeur qui s’en dégage. Ces braves hommes perchés à plus de 200m au-dessus du sol semblent oublier totalement leurs conditions de travail difficiles devant leur déjeuner.
Il est vrai que le repas est un moment de partage unique pendant lequel on est mieux à même d’apprécier les petits plaisirs du quotidien. A moins que ce qui met ces ouvriers en joie ne soit en réalité le contenu même de leurs boîtes ?
Leurs regards amusés dirigés vers leurs en-cas ne peuvent que soulever davantage d’interrogations. Peut-être s’apprêtent-ils à déguster les très connues pizzas à la New-yorkaise.
Ce style de pizza cuite au four, à la pâte épaisse et croquante sur les rebords mais fine et moelleuse au centre, est un vrai délice. Si les messieurs de “Déjeuner en haut d’un gratte-ciel” sont sur le point d’en manger, on comprend en effet leurs mines ravies.